Eat’s Business #6
Dans ce nouvel épisode de Eat’s Business, la revue de presse du Business de la Bouffe, Olivier Frey et Daniel Coutinho reviennent sur l’entreprise Cajoo et le concept des dark stores, entrepôts dédiés au stockage de marchandises pour la livraison de courses à domicile, sur la situation précaire des étudiants et les initiatives solidaires pour les aider, ainsi que sur l’ouverture d’un café et d’une boutique de chocolat Louis Vuitton à Tokyo.
Dans cet épisode, sont aussi évoqués les défis de la filière française laitière, la baisse des revenus pour les éleveurs bovins, le manque de boulangers en France, les plats de restaurateurs vendus en grande surface, la levée de fonds de l’application des amateurs de vin Vivino, les clés pour savoir choisir ses œufs et un reportage sur la malbouffe.
Après les dark kitchens, les dark stores
Les Echos, Livraison : Cajoo lève 6 millions pour livrer les courses en 15 minutes, 04/02/2021
Focus sur une toute jeune entreprise, dénommée Cajoo, qui est spécialisée dans la livraison de courses à la demande. Elle débute son service à Paris et vient d’annoncer avoir levé pas moins de 6 millions d’€ en seed.
Alors que le secteur de la livraison de repas à domicile est mature et dominé par 3 grands acteurs en France, celui de la livraison de courses est encore à développer. Car, comme le rappelle l’article, si les grandes enseignes de la distribution proposent ce service, les délais entre la commande et la réception peuvent parfois être assez longs.
Mais Cajoo ne va pas aller batailler avec les grands acteurs de la distribution et se positionne plutôt sur le créneau de l’épicerie du coin. Via son appli, Cajoo propose un assortiment de quelques centaines de produits (apéritifs, fruits et légumes, produits d’hygiène et de nettoyage). Mais c’est surtout sur une promesse de rapidité que la startup veut se démarquer : une livraison en 15mn.
Et pour réaliser cette prouesse, et également pour limiter ses coûts, Cajoo compte installer des « dark stores », sorte d’entrepôts dédiés uniquement au stockage de marchandises. Les dark stores ont plusieurs avantages : les surfaces à louer sont plus petites (donc moins chères) que pour des magasins physiques, elles n’ont pas besoin d’être décorées, ni surveillées pour lutter contre le vol. A l’intérieur, l’espace est optimisé pour faciliter la préparation de commandes et la logistique.
Enfin, Cajoo envisage d’aller au delà de Paris et compte se lancer dans une dizaine de villes françaises d’ici à la fin de l’année.
Le fonds Frst investit 6 millions d’euros dans Cajoo
Medium, Pourquoi nous investissons €6m dans Cajoo, 05/02/2021
Pierre Entremont, co-fondateur du fonds Frst, explique pourquoi ils ont investi dans Cajoo. Selon lui, Cajoo, tout comme certaines entreprises similaires à l’étranger (Gopuff aux Etats-Unis, Dija au Royaume-Uni, ou Gorillas en Europe), ont en commun de chercher à mailler une ville avec de mini entrepôts qui permettent de n’être jamais loin de son client et de le livrer ainsi en 15mn.
Le fait de disposer de mini entrepôts entraîne donc un assortiment produits plus limité que dans un grand supermarché et, selon Pierre Entremont, “le modèle doit donc embrasser cette contrainte et en faire une force”.
La filière française laitière à la reconquête des Français
Les Echos, Comment la filière lait veut reconquérir les Français, 03/02/2021
Un article très complet sur les défis que doit affronter la filière laitière française.
Tout d’abord, le métier d’éleveur laitier est en pleine désaffection, car selon Christophe Perrot, chargé de mission à l’Institut de l’élevage, « Chaque année, près de 5.000 producteurs sortent du circuit pour seulement un peu plus de 2.000 nouveaux entrants”. A l’heure actuelle on ne compte plus que 54.000 exploitations laitières dans l’Hexagone. Il faut dire qu’un éleveur laitier travaille bien souvent sept jours sur sept et que la rémunération est loin d’être à la hauteur de la charge de travail.
Ensuite, il y a un certain désamour des Français pour le lait. La consommation de lait a, en effet, baissé de 25% en quinze ans en France. Le lait est également de plus en plus en concurrence avec les alternatives végétales à base d’amande, de soja ou encore d’avoine. Preuve en est, même les industriels du lait ont lancé leurs propres alternatives végétales produits laitiers (Candia s’est lancé dans les jus aux noisettes et aux amandes, Bel a sorti un Boursin végétal).
Pour sortir de cette situation, certains éleveurs ont choisi de se tourner vers le bio. D’ailleurs l’article précise que “le cap du milliard de litres collectés sur douze mois a été franchi en mars 2020”, ce qui représente environ 4% de la production totale en France. D’autres se sont lancés dans la transformation, que ce soit sous forme de fromage, de yaourt, voire même de caramel. Enfin, certains ont choisi de lancer des marques de laits spécifiques, équitables ou locales. De FaireFrance à Laitik en passant par C’est Qui Le Patron, toutes ces initiatives offrent une meilleure rémunération aux éleveurs. Car, comme le dit André Bonnard, ancien secrétaire général de la FNPL, « il faut redonner de l’espoir aux jeunes éleveurs ! ».
Baisse des revenus des éleveurs bovins
L’Opinion, Elevage français : un paradoxe gros comme un bœuf, 04/02/2021
Si, comme nous en parlions la dernière fois, la viande bovine française a plutôt bien résisté lors de la crise sanitaire, le revenu des éleveurs bovins a par contre été chahuté.
En effet, les prix de la viande bovine ont connu des baisses allant jusqu’à 15% et, pour ne rien arranger, le coût de l’alimentation animale a en parallèle augmenté de 30 à 50% à cause de la hausse du prix des céréales. Ainsi, selon les calculs de l’Institut de l’élevage, les revenus des éleveurs bovins, qui n’étaient déjà pas très élevés en 2020 (10 500 euros en moyenne) ont baissé de 25% en 2020.
Pour le député Jean-Baptiste Moreau, cela tient également à un problème d’organisation dans une filière où “des centaines d’interlocuteurs ne font pas le poids face à un acteur comme Bigard, qui réalise près de 70 % des abattages en France. Il y a clairement un problème de structuration”.
Manque de boulangers en France
Ouest France, La France manque de boulangers, 9 000 postes sont à pourvoir, 05/02/2021
Alors que, selon La Confédération nationale de la boulangerie et de la boulangerie-pâtisserie française, le secteur recherche 9 000 personnes pour renforcer les 33 000 boulangeries déjà présentes sur tout le territoire, l’article se pose plusieurs questions sur l’attractivité de ce métier. Au niveau de la formation, tout d’abord, il ne semble pas y avoir de problème car en 2020 pas moins de 24 000 jeunes étaient en apprentissage. Si les jeunes privilégient l’alternance, l’inconvénient est par contre sa durée car le cycle de l’alternance dure deux ans. Au niveau des contraintes horaires, comme l’explique l’article, “aujourd’hui, être boulanger ou pâtissier ne veut plus dire se lever très tôt et travailler tous les week-ends”. Au niveau de la rémunération, un boulanger-pâtissier gagne aux alentours de 1 800€ nets pour 37 à 38 heures par semaine avec un dimanche travaillé sur deux. Enfin, l’article souligne que ce n’est pas un problème propre à la boulangerie mais que tout l’artisanat alimentaire est concerné.
Menu à 1€ pour les étudiants à Paris
Le Figaro, Un menu de restaurant facturé 1€ pour les étudiants à Paris, 02/02/2021
Le restaurant Le Reflet (Paris, 3e) lance une opération solidaire pour les étudiants en situation précaire suite à la crise sanitaire avec un menu entrée/plat/dessert à 1 euro. L’équipe du restaurant s’est remise aux fourneaux sur la base du volontariat pour leur venir en aide.
Les jeunes dans le besoin sont invités à réserver leur repas en click&collect sur le site du restaurant, chaque fin de semaine au déjeuner (jeudi et vendredi de 12h à 15h, réservation ouverte d’une semaine sur l’autre, carte d’étudiant requise pour le retrait).
Plats mijotés à 1€ pour les étudiants à Grenoble
France 3, Grenoble : des petits plats mijotés à 1 euro pour aider les étudiants en difficulté, 05/02/2021
Même initiative à Grenoble où le restaurant “Chez Marius” va proposer des repas à 1 euro aux étudiants à partir du jeudi 11 février. Pour en profiter, un “Doodle” (un outil de planification en ligne) devrait être créé. Les jeunes pourront s’inscrire avec leur nom et leur numéro de carte d’étudiant.
Bravo en tout cas à ces restaurateurs pour ces initiatives solidaires.
Les restaurateurs en grande surface
Le Figaro, « Ça donne le sourire » : ces restaurateurs qui vendent leurs plats en grande surface, 28/01/2021
Autre initiative solidaire à souligner, des hypermarchés Leclerc, Intermarché et Carrefour proposent aux restaurateurs de vendre leurs plats et produits au sein de leurs magasins.
Que ce soit en leur permettant de s’installer avec leur food truck sur le parking de l’hypermarché ou encore en leur permettant de déposer leurs plats à emporter dans un des bacs réfrigérés, certains magasins, à l’image de l’Intermarché de la ville de Joigny (89), celui de la commune Les Avenières (38) ou du Carrefour Market de Bellac (87) ont décidé d’aider à leur manière les restaurateurs locaux.
De son côté, Leclerc, par la voix de son PDG, a annoncé que ce genre d’initiatives existait déjà dans certains de ses magasins et que le groupe était en « train d’étendre le système ».
Bravo aux propriétaires de ces magasins qui, c’est à souligner, ne prennent ni bénéfices sur les ventes, ni ne facturent l’électricité à ces restaurateurs.
Vivino lève 155 millions de dollars
TechCrunch, Vivino raises $155 million for wine recommendation and marketplace app, 03/02/2021
L’application bien connu des amateurs de vins, Vivino, a annoncé avoir levé 155 millions de dollars (128 millions d’euros).
Lancée en 2010, Vivino a connu une croissance rapide depuis 2 ans. Sa base d’utilisateurs est en effet passée de 29 millions en 2018 à 50 millions actuellement, Vivino souhaite utiliser cette importante levée de fonds pour renforcer son moteur de recommandation technologique et personnalisé, tout en étendant sa présence sur les principaux marchés en croissance dans le monde.
L’appli s’est également transformée en marketplace qui vend du vin dans 17 pays et a atteint 250 millions de dollars de vente en 2020.
On apprend également que l’appli a en stock près d’1,5 milliard de photos d’étiquettes de vin qu’elle a accumulées en dix ans d’existence.
Louis Vuitton se lance dans la restauration et le chocolat
WWD, Louis Vuitton Expands in Tokyo With New Tower, Café — and Chocolate Shop, 27/01/2021
A la fin de cet article on apprend que Louis Vuitton se lance dans la restauration et dans le chocolat.
A Tokyo, l’enseigne de luxe a ouvert Le Café LV et Le Chocolat V. Le groupe a par la même occasion indiqué que les restaurants et même les hôtels pourraient être une future voie d’expansion.
En janvier 2020 déjà, Vuitton avait ouvert son premier restaurant dans sa nouvelle boutique phare à Osaka, au Japon.
Les chocolats, vendus en boîtes de 4, 9, 16 et 125 pièces, sont présentés en carrés ou moulés dans les formes du célèbre monogramme LV. Comme le résume Michael Burke, le PDG de Louis Vuitton, “le plus important, c’est de créer une expérience. Comment traduire Vuitton en nourriture ? Vous savez, nous avons réussi à traduire les malles en mode. C’est donc un exercice créatif”.
Bien choisir ses œufs
France 2, Derrière nos étiquettes : toutes les clés pour bien choisir des œufs, 03/02/2021
Quelques pistes pour bien choisir vos œufs et faire la distinction entre les bios, les plein-air et ceux issus d’élevages intensifs.
La malbouffe
ARTE, La grande malbouffe, 01/2021
Que mangeons-nous réellement en avalant un cordon bleu industriel ? Ce documentaire met la main à la pâte pour déconstruire les pratiques souvent douteuses de l’industrie agroalimentaire.