Eat’s Business #7
Dans ce nouvel épisode de Eat’s Business, la revue de presse du Business de la Bouffe, Olivier Frey et Daniel Coutinho reviennent sur la guerre des prix engagée entre les industriels et la grande distribution, sur le changement d’offre alimentaire d’Amazon ainsi que sur le prototype de bouteille en papier de Coca-Cola.
Dans cet épisode, sont aussi évoqués la position du président d’Alterfood sur la guerre des prix, la redéfinition des règles avec l’e-commerçant Picnic, les actionnaires de Tesco qui veulent combattre l’obésité, les conséquences de la crise sanitaire sur les ventes de petit électroménager, le devenir des parkings souterrains et les droits de douane américains sur le vin et les produits alimentaires européens.
Guerre des prix : grande distribution x industriels
Le Figaro, Alimentation: le retour de la guerre des prix, 14/02/2021
A deux semaines de la fin des négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels de l’agroalimentaire, l’article nous apprend que “les désaccords sont légion” et que “le ton monte”.
Le contexte est en effet particulier avec, d’un côté, la crise économique qui incite les acteurs de la grande distribution à maintenir des prix bas en rayon alors que, de l’autre côté, les industriels sont confrontés à la hausse des cours des matières premières, qui pèse sur leurs coûts de production.
Industriels et distributeurs se rejettent la balle. Pour les premiers, les demandes quasi systématiques de déflation de la part des seconds sont « injustifiées ». Pour les seconds, les premiers ont des demandes « irréalistes » de 3% à 4% de hausse de tarifs en moyenne.
La situation est telle que le Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, est monté au créneau et a averti les acteurs de la grande distribution ainsi que les industriels que “en poussant les prix à la baisse, (ils sont en train) de creuser (leur) tombe”. L’article nous apprend également que le ministre souhaite introduire davantage de transparence dans les négociations. Il estime, en effet, que les distributeurs seraient plus enclins à accepter des revalorisations si les industriels indiquaient clairement combien ils paient aux agriculteurs, ce que beaucoup refusent de faire.
Guerre des prix : le président-fondateur d’Alterfood prend la parole
Le Parisien, “Guerre des prix entre producteurs et grandes enseignes : «Le combat de David contre Goliath»”, 15/02/2021
Alexis Vaillant, le président-fondateur d’Alterfood prend la parole pour dénoncer les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations commerciales 2021, qu’il voit comme le combat de David contre Goliath.
Si, selon lui, il ne faut pas mettre tous les distributeurs dans le même panier et qu’Alterfood a réussi à ne pas trop céder de terrain au niveau des prix, un distributeur a été jusqu’à baisser de 45% le volume des assortiments, ce qui entraîne mécaniquement une baisse de chiffre d’affaires de 500 à 700 000 euros, soit environ 10% des ventes de l’entreprise.
Amazon change son offre alimentaire
Business Insider, Comment Amazon va changer son offre alimentaire et s’associer avec Monoprix, 12/02/2021
Cinq ans après son arrivée sur le secteur alimentaire en France, Amazon vient de tirer le bilan de son activité. Et il semblerait que ce dernier ne soit pas si positif que cela car le géant américain a décidé de réorienter son organisation sur la vente de produits alimentaires dans l’Hexagone.
Comme l’explique l’article, jusqu’à maintenant, pour acheter un produit alimentaire Amazon, il fallait passer par l’option Prime Now, un service de livraison payant garantissant la livraison en moins de deux heures à Paris, une partie de la banlieue parisienne, Bordeaux, Lyon ou encore Nice. Le groupe utilisait pour ce faire 10 entrepôts en France dédiés exclusivement à la livraison des produits alimentaires.
Mais un de ces entrepôts, situé dans le 18ème arrondissement de Paris, va changer son organisation pour devenir une sorte de station de livraison consacrée à la livraison via mobilité douce. Par ailleurs, le groupe a annoncé un autre changement important : d’ici le mois d’avril prochain, Amazon Retail va s’arrêter en France pour les produits alimentaires. En clair, cela signifie qu’Amazon va stopper l’achat et la vente de ce type de produits et donc abandonner son rôle de distributeur alimentaire.
A partir d’avril, Amazon va quasi uniquement s’appuyer sur l’offre de Monoprix en proposant à terme 7 000 références, dont 1 600 vendues sous les différentes marques propres Monoprix.
Analyse de l’activité de vente en ligne de produits alimentaires d’Amazon
Le Furet du Retail, Amazon n’est vraiment plus à l’aise avec la vente en ligne de produits alimentaires. Une confirmation ?, 11/02/2021
Une analyse de l’activité de vente en ligne de produits alimentaires d’Amazon en France et aux Etats-Unis réalisée par un des experts du secteur.
Picnic, l’e-commerçant alimentaire néerlandais, impose ses règles aux clients
Republik Retail, Découvrez Picnic, le néerlandais qui casse les règles de l’e-commerce alimentaire, 05/02/2021
Un article intéressant sur Picnic, un acteur majeur du e-commerce alimentaire en Hollande qui lorgnerait le marché français. On y apprend notamment que sa part de marché serait passée de 6% en 2017 à environ 22% en 2020, avec un chiffre d’affaires estimé de 550 millions d’euros.
Le fonctionnement de Picnic possède quelques particularités intéressantes :
- pour être client, il faut que l’adresse se trouve sur une tournée et il faut que le créneau de livraison, qui est fixe, convienne. Cela lui permet de bien maîtriser le dernier kilomètre
- l’assortiment est très court (environ 7000 références)
- l’offre se concentre sur les besoins des familles urbaines avec enfants
- l’entreprise a conçu son propre camion de livraison, avec des roues qui tournent à 90 degrés pour faciliter les manœuvres en milieu urbain et se garer facilement. Sa conception a été pensée pour un déchargement rapide des bacs. Ainsi, “la livraison se fait en 3 mn contre 12 mn pour son concurrent Albert Heijn”.
Des actionnaires de Tesco veulent combattre l’obésité
Les Echos, Des actionnaires veulent que les supermarchés Tesco combattent l’obésité, 10/02/2021
Alors que le Royaume-Uni est l’une des nations qui compte le plus de personnes obèses parmi sa population, les actionnaires de la plus grande chaîne de supermarchés du pays, Tesco, ont prévu de déposer une résolution “sanitaire” lors de la prochaine assemblée générale.
Ils comptent ainsi demander au groupe de dévoiler la part que représente la vente des aliments et boissons les plus sains à partir de 2022 et de faire en sorte qu’elle augmente d’ici 2030. Pour passer, cette résolution doit être adoptée par 75% des votes des actionnaires lors de l’assemblée.
Comme le rappelle l’article, certaines entreprises américaines, parmi lesquels Coca-Cola, Pepsi et McDonald’s ont fait face à des demandes similaires de la part des actionnaires, notamment sur leur utilisation du sucre dans leurs produits.
La crise sanitaire a dopé les ventes du petit électroménager
Les Echos, Friteuse, robots de cuisine, machine expresso… Le Covid a dopé les ventes d’électroménager, 13/02/2021
En 2020, la crise sanitaire et la fermeture des cantines et restaurants a profité au secteur du petit électroménager. Parmi les succès notables : les robots multifonctions (+24%), les robots dédiés à la pâtisserie (+48%), les friteuses (+25,5%), les machines à pain (+82%), et les appareils à fondue, raclettes et autres planchas (+21%).
Au global, les ventes d’électroménager ont progressé de 5% dans l’Hexagone, à plus de 9 milliards d’euros.
Nouvelle vie pour les parkings souterrains
Le Monde, Agriculture urbaine, chambres froides, stockage de colis… la nouvelle vie des parkings souterrains, 16/02/2021
Alors que les voitures désertes de plus en plus les centres ville, les parkings souterrains retrouvent une nouvelle vie. A Paris, par exemple, l’article nous apprend que Indigo et Effia, les deux leaders du stationnement, ont enregistré une baisse de 30 % de la fréquentation horaire ces dernières années. Ces parkings intéressent notamment les entreprises spécialisées dans l’approvisionnement des villes qui les utilisent comme des dark stores (voir la newsletter de la semaine dernière sur ce sujet). C’est le cas par exemple de monmarche.fr, qui utilise le niveau -1 d’un parking de l’Ile de la Cité à Paris à partir duquel “une trentaine de salariés préparent et livrent à vélo des paniers dans un rayon de 500m”. A la Porte de La Chapelle, l’entreprise d’agriculture urbaine Cycloponics fait pousser des champignons dans un parking situé sous un immeuble de logements sociaux.
Et pour les entreprises qui gèrent ces parkings l’opération s’avère également intéressante car, comme l’explique l’article, la rentabilité des m2 loués est au moins égale à celle d’une place de stationnement. En conséquence, Indigo va équiper cinquante sites dans toute la France en chambres froides, casiers pour artisans ou consignes Amazon.
Prototype de bouteille en papier chez Coca-Cola
BBC News, Coca-Cola company trials first paper bottle, 13/02/2021
Alors que Coca-Cola a été classé premier pollueur de plastique au monde par l’association caritative Break Free From Plastic, le groupe a annoncé qu’il allait tester une bouteille en papier. Le concept concernera dans un premier temps sa marque de boisson aux fruits Adez.
Le prototype est fabriqué par l’entreprise danoise Paboco à partir d’une coque en papier extra-forte qui contient encore une fine doublure en plastique. L’objectif est de créer une bouteille sans plastique, 100% recyclable, capable d’empêcher les gaz de s’échapper des boissons gazeuses.
Pour Paboco, l’un des défis a consisté à créer une bouteille capable de résister aux forces exercées par les boissons gazeuses (soda, bières…) qui sont embouteillées sous pression. Il s’agit également de garantir qu’aucune fibre de papier ne s’écaille dans le liquide car cela risquerait d’altérer le goût de la boisson ou de compromettre les contrôles de santé et de sécurité.
Mais même si les tests se déroulent parfaitement, le vrai défi consiste à se débarrasser complètement du plastique. Comme le papier ne peut pas entrer en contact direct avec les liquides, il est prévu d’utiliser un revêtement à base de plantes à l’intérieur de la bouteille.
Droits de douane sur le vin et les aliments européens sont toujours d’actualité
Wall Street Journal, Tariffs on Wine, Food From Europe to Stay for Now, U.S. Says, 12/02/2021
Les espoirs de nombreuses entreprises européennes viennent d’être douchés. L’administration Biden a en effet affirmé qu’elle ne mettra pas fin de sitôt aux droits de douane imposés sur les importations de vin, de fromage et d’autres produits alimentaires européens. Ces prélèvements avaient été imposés par l’administration Trump dans le cadre d’un différend de longue date avec l’Union européenne sur les subventions à Airbus et Boeing.
Fin 2019, Washington avait ainsi établi des droits de douane sur des vins et des produits alimentaires européens comme le fromage et les olives, pour une valeur de 7,5 milliards de dollars. En représailles, l’UE avait riposté avec des taxes sur le whisky, les noix et le tabac américains pour une valeur d’environ 4,5 milliards de dollars. Le 31 décembre dernier, les États-Unis ont renforcé les sanctions en imposant des droits de douane supplémentaires, soumettant la quasi-totalité des importations de vin en provenance de France et d’Allemagne à des droits de douane de 25%.