Eat’s Business #4 | Poisson in-vitro, le modèle des supermarchés coopératifs et Vorwerk vs Lidl

02/02/2021

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Eat’s Business #4

Dans ce nouvel épisode de Eat’s Business, la revue de presse du Business de la Bouffe, Olivier Frey et Daniel Coutinho reviennent sur les poissons cultivés in-vintro bientôt dans les assiettes américaines, sur le modèle des supermarchés coopératifs ainsi que sur la bataille juridique engagée entre Vorwerk et Lidl à propos de leurs robots cuiseurs respectifs, Thermomix et Monsieur Cuisine Connect.

Dans cet épisode, sont aussi évoqués, la filière française de viande face à la fermeture des restaurants, la joint-venture de PepsiCo et Beyond Meat, l’impact de la vente en ligne sur la grande distribution, les pubs larmoyantes de la grande distribution, le succès des surgelés et en particulier de Findus, la future brique 100% carton de Tetra Pak, l’intérêt grandissant pour le vin bio, et le légendaire mille-feuille.

La filière française de viande en bonne forme

Le Figaro, La fermeture des restaurants profite à la viande française, 22/01/2021

Alors que près de 20 % de la viande bovine française est vendue aux restaurants et aux cantines, la fermeture de ces établissements suite au confinement a été, dans un premier temps, un coup dur pour la filière viande bovine.

Mais au final, la filière française a moins souffert qu’anticipé. D’une part, la consommation de viande bovine, tous circuits confondus, n’a baissé que de 2,3 % en France sur les dix premiers mois de 2020. D’autre part, ce sont avant tout les filières d’importation qui ont souffert. L’explication est simple : comme le souligne Matthieu Repplinger, en charge de la section bovine d’Interbev, « la restauration collective et commerciale (…) consomme beaucoup de viande étrangère ». De son côté, la consommation de viande bovine française a augmenté de 1,6 % entre janvier et octobre 2020. De plus, les bouchers ont profité du regain d’attrait des consommateurs pour les commerces de proximité et ont vu leurs ventes augmenter en moyenne de 10 % en 2020.

Poisson in-vintro

Bloomberg, Cultured Fish May Go From Lab to U.S. Plates This Year, 19/01/2021

Alors que l’on a beaucoup parlé ces derniers mois de la viande cultivée in-vitro, voilà qu’arrive désormais le poisson cultivé in-vitro.

La startup BlueNalu a levé 60 millions de dollars et travaille à la réalisation d’une étude réglementaire avec la Food and Drug Administration, qui pourrait la voir devenir la première à vendre des poissons cultivée in-vitro.

Selon Lou Cooperhouse, le directeur général de BlueNalu, l’entreprise suscite “beaucoup d’intérêt de la part des principaux établissements de restauration à travers les États-Unis”. La société prévoit d’introduire d’abord le mahi mahi puis, plus tard dans l’année, le thon rouge. Son usine d’essai de près de 40 000 pieds carrés sera située à San Diego et devrait être terminée au cours du troisième trimestre.

La joint-venture de PepsiCo et Beyond Meat

Wall Street Journal, PepsiCo, Beyond Meat Form Plant-Based Foods Venture, 26/01/2021

Le partenariat qui va beaucoup faire parler de lui dans les prochains jours. Pepsico et Beyond Meat ont en effet décidé de créer une joint-venture pour développer des snacks et des boissons à base de protéines végétales.

Les conditions de l’accord avec PepsiCo n’ont pas été divulguées. Les entreprises ont refusé de se prononcer sur la taille de l’investissement dans l’entreprise. Un porte-parole de PepsiCo a déclaré que l’entreprise serait gérée conjointement par les deux sociétés. Les sociétés n’ont pas précisé quels types de snacks et de boissons seront développés par la nouvelle entreprise, appelée Planet Partnership LLC. Ses produits seront commercialisés auprès des consommateurs nord-américains, et pourraient ensuite être étendus au Royaume-Uni et à la Chine, a déclaré une porte-parole de Beyond.

Nul doute qu’on entendra de nouveau parler de ce partenariat dans les mois à venir.

La grande distribution face au boom de la vente en ligne

The Economist, An online sales boom is killing supermarket profits, 23/01/2021

Un article sur les conséquence de la crise du Covid-19 sur la grande distribution au Royaume-Uni. Comme en France, les grandes chaînes britanniques ont profité de la fermeture des bars et des restaurants. Ainsi, Tesco a enregistré une hausse de 7,2 % de ses ventes en termes de volume au cours du dernier trimestre 2020, soit la plus forte hausse depuis des décennies. De son côté, le numéro deux du secteur, Sainsbury’s, a vu ses ventes augmenter de 8,6 %.

Mais qui dit hausse de chiffres d’affaires ne signifie pas forcément hausse des bénéfices. Ainsi, Sainsbury’s s’attend à un bénéfice “d’au moins 330 millions de livres” pour l’exercice 2020, contre 586 millions de livres l’année précédente. Tesco s’attend à ce que les bénéfices soient à peu près les mêmes en 2020 que l’année précédente. Plusieurs explications à cette baisse des marges : des absences de personnel, coûts liés à la mise en conformité des magasins avec les normes de sécurité ou encore impact du Brexit. Mais, selon l’article, le plus gros impact sur la rentabilité provient du passage de la vente physique à la vente en ligne. Ainsi, les commandes en ligne ont augmenté de 128 % chez Sainsbury’s et représentent désormais 18 % des ventes d’épicerie. Chez Tesco, elles ont augmenté de 80 %.

L’article rappelle par ailleurs que les Britanniques étaient déjà les champions des achats d’épicerie en ligne avant la pandémie, avec une part d’environ 7 %, contre 5 % en France et moins de 2 % en Allemagne, en Italie et en Espagne.

La concurrence étant rude sur ce segment, la bataille se joue sur les frais de livraison. La plupart des enseignes ne font payer que 99 pence pour les livraisons de commandes supérieures à 40 livres et les offrent pour les commandes plus importantes. Mais, si cette situation était viable lorsque le volume des ventes en ligne était relativement faible, ce boom des ventes en ligne impacte les marges.

Les pubs larmoyantes de la grande distribution

Challenges, Auchan, Intermarché, Monoprix… Pourquoi la grande distribution s’est mise aux pubs larmoyantes, 26/01/202

Vous l’avez probablement tous remarqué, les pubs des acteurs de la grande distribution sont de plus en plus scénarisées et calibrées pour faire du buzz positif sur les réseaux sociaux. Alors que la grande distribution n’a eu le droit de faire de la publicité télé qu’à partir de 2007, l’argumentaire a pendant 10 ans été centré avant tout sur la guerre des prix.

Mais désormais les thématiques mises en avant dans les spots publicitaires des acteurs de la grande distribution ont évolué. Exit le prix ou le produit et place à l’amour, l’amitié et la famille. Et c’est Intermarché qui a été le premier à se lancer sur ce nouveau style de communication avec son court-métrage publicitaire L’Amour, l’amour sorti en 2017.

Supermarché coopératif

France Inter, Un supermarché différent : à la Louve, quand la coopération s’empare de la consommation, 22/01/2021

Une émission à écouter en replay sur le supermarché coopératif La Louve, situé à Paris. Ouvert en 2016, à l’initiative de Tom Boothe et Brian Horihan, deux Américains installés à Paris, La Louve compte désormais près de 5000 membres actifs.

Son modèle est inspiré de celui de la Park Slope Food Coop, qui a été lancée il y a près de 45 ans à Brooklyn. Ainsi, pour pouvoir faire ses courses à la Louve il faut dans un premier temps devenir sociétaire et souscrire des parts de capital social (100 euros, ou dix euros pour les bénéficiaires des minimas sociaux. Par la suite, chaque sociétaire doit consacrer trois heures par mois à la coopérative pour tenir la caisse, remplir les rayons ou encore faire du nettoyage. A noter également que ce sont les sociétaires qui décident du choix des produits proposés dans le magasin.

En 2020, La Louve a réalisé un chiffre d’affaire de 7,5 millions d’euros (pour une surface de vente de 750 m2) et un bénéfice d’environ 120.000 euros. Elle compte 12 salariés. Et depuis son ouverture, La Louve a inspiré d’autres supermarchés de ce type à travers la France. 

Thermomix (Vorwerk) vs Monsieur Cuisine Connect (Lidl)

Capital, Le fabricant du Thermomix a fait saisir des Monsieur Cuisine Connect chez Lidl France, 21/01/2021

Sur un marché en plein boom, on assiste depuis quelques semaines à une véritable “kitchen-robots war”. En effet Vorwerk, le fabricant du Thermomix, a obtenu le retrait de la vente des Monsieur Cuisine Connect fabriqués par Lidl en Espagne. Selon l’article, cette décision pourrait bien faire boule de neige et Vorwerk France aurait lancé une procédure similaire dans plusieurs pays, dont la France.

Vorwerk accuse Lidl de contrefaçon et lui reproche de s’être un peu trop inspiré de son Thermomix pour créer son robot cuiseur. En tout il y a clairement une différence au niveau du prix : celui de Lidl est vendu à 329 euros contre plus de 1 300 euros pour le dernier modèle Thermomix de Vorwerk.

Le succès des surgelés Findus

LSA, Surgelés : Findus sur le haut de la vague en 2020, 22/01/2021

Alors que le marché du surgelé a très bien performé en 2020 (+13,1 %), Findus, le leader du marché, a bien tiré son épingle du jeu. L’entreprise a gagné 0,3 point de part de marché à 10,1 % et plus de 500 000 foyers sur le second semestre 2020, avec un taux de pénétration de 26,1 %.

Si les produits phares de la marque tels que les panés, les poissons natures et les épinards se sont bien vendus, Findus met également en avant le lancement réussi de sa gamme végétale, Green Cuisine qui a séduit plus de 500 000 foyers en 8 mois.

La future brique 100% carton de Tetra Pak

L’Usine Nouvelle, Tetra Pak annonce la date de sa brique 100 % carton (et ce n’est pas pour tout de suite), 15/01/2021

Alors qu’une brique Tetra Pak est actuellement composée d’un peu plus de 70% de papier carton issu de forêts labellisées FSC, d’environ 25% de plastique avec une part croissante de végétal, et de près de 5% d’aluminium, le leader de la brique alimentaire travaille sur une brique entièrement en papier-carton. Mais, comme l’annonce l’article, celle-ci appartient à la grande famille des “emballages plastiques à usage unique” que la France veut supprimer d’ici à 2040. 

Pour faire face à la transition écologique et à l’adaptation à l’évolution de la législation, le groupe suédois a investi 180 millions d’euros en 2019 et 2020 (sur un budget R&D annuel de 500 millions d’euros). Ainsi, selon Chakib Kara, directeur général de Tetra Pak France et Benelux, en 2030, la brique sera “renouvelable, recyclable et zéro carbone”.

Mais la brique tout en carton ne sera pas disponible avant 2040 et, d’ici là, la composition de la brique alimentaire évoluera de manière incrémentale avec une part de polyéthylène d’origine fossile qui diminuera, au profit du bioplastique issu de la canne à sucre. 

Intérêt croissant pour le vin bio

Les Echos, Le vin bio, l’exception d’un marché mondial en récession, 24/01/2021

Alors que la demande en vin conventionnel est orientée à la baisse depuis quelques années, celle du vin bio se porte bien. Selon l’article, 5 pays dans le monde (Italie, France, Espagne, Etats-Unis et Allemagne) consomment à eux seuls plus de la moitié du vin bio.

Par ailleurs, selon une étude de Millesime Bio, la France devrait devenir le premier consommateur de vin bio en 2021 avec une bouteille sur cinq du total de vin bio consommé dans le monde. Au niveau de la production, le vignoble bio est passé de 9 % du total du vignoble en 2013 à 16 % en 2020, selon Nicolas Richarme, président du salon du vin bio de Montpellier. 

Si les conditions de production du vin bio sont plus compliquées, le vin bio se vend 30 % plus cher au consommateur que le vin conventionnel. L’essentiel de l’offre bio en France se fait sous appellation et une bouteille sur deux est vendue en direct. 

Le légendaire mille-feuille

Europe 1, Le mille-feuille, ce gâteau qui cartonne depuis le 17e siècle (et porte mal son nom), 23/01/2021

Un article sur un des classiques de la pâtisserie française. On y apprend que les premières traces de ce gâteau remontent au 17e siècle, dans l’un des ouvrage du cuisinier français François Pierre de la Varenne (1618 – 1678). Dans cette recette originelle la crème est aromatisée au kirch et au rhum. Il a commencé à connaître le succès en 1867 grâce à la pâtisserie d’Adolphe Seugnot, rue du Bac à Paris.

Enfin, son nom provient de son montage particulier comprenant 3 étages et un nombre élevé de feuillets de pâte entre chaque couche de crème. Mais, comme le précise l’article, il n’y a pas mille feuilles mais 729 très précisément.

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