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Eat’s Business #46 | Le prix du blé explose, le GIEC lance une alerte face au changement climatique et une découverte d’une nouvelle protéine faite à partir d’air.

15/03/2022

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Eat’s Business #46

Dans ce nouvel épisode de Eat’s Business, la revue de presse du Business de la Bouffe, Olivier Frey et Daniel Coutinho reviennent sur les actualités food de la semaine. On parle de la guerre en Ukraine et l’impact sur le prix du blé, de changement climatique et du futur de l’agriculture.

On parle également des stratégies de français pour combattre l’inflation, d’Unilever qui veut propose des produits de meilleure qualité et d’une nouvelle protéine faite à partir d’air.

Les Echos, L’Afrique du Nord inquiète de la flambée des prix du blé, 06/03/2022 + Le Figaro, Guerre en Ukraine : l’envolée du cours du blé inquiète le monde, 06/03/2022 + La Tribune, L’Ukraine limite les exportations de plusieurs produits agricoles (blé, avoine, volailles, oeufs…), 07/03/2022

Voici plusieurs articles permettant de comprendre les répercussions que la guerre en Ukraine va avoir sur l’agriculture et l’alimentation au niveau mondial.

Alors qu’aucun bateau ne navigue sur la mer Noire, les exportations de blé sont au point mort dans cette zone. Or la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux environ 30% des exportations mondiales de blé. La Russie est le premier exportateur mondial, et l’Ukraine le quatrième. Dans le même temps, le cours du blé continue de grimper à des niveaux records, à 393 euros la tonne sur Euronext vendredi dernier pour l’échéance de mars et a même passé les 400 euros la tonne en début de semaine. A titre de comparaison, il était à 170 euros la tonne il y a deux ans et à 180 euros la tonne en 2021. De son côté, la Chine (le 1er producteur mondial de blé) vient d’annoncer qu’elle prévoit la « pire récolte de son histoire ».

L’Ukraine a par ailleurs décidé de limiter ses exportations. Selon un décret publié dimanche, il faut désormais une licence décernée par les autorités pour exporter le blé, la viande de volaille, les œufs, l’huile de tournesol. De plus, des quotas ont été introduits mis en place l’exportation de bétail, de viande de bétail, de sel, sucre, avoine, sarrasin, seigle, millet.

Certains pays comme la Hongrie et la Moldavie ont décidé de stopper les exportations. L’Argentine et la Bulgarie ont indiqué vouloir « contrôler les prix » et endiguer l’inflation sur leur marché intérieur.

La situation s’annonce donc compliquée pour les pays qui dépendent fortement des importations pour nourrir leur population. Ainsi, plusieurs pays d’Afrique du Nord importent de grandes quantités de blé depuis l’Ukraine ou la Russie. Comme l’explique l’article, pour le moment le risque de rupture de stocks est modéré mais ces pays s’inquiètent de l’envolée des prix qui ont atteints des records ces derniers jours sur les marchés mondiaux.

Avec environ 13 millions de tonnes de blé importées par an, l’Egypte est tout simplement le premier importateur mondial de blé. Le pays dépend à plus de 60 % de l’étranger pour sa consommation dé blé. Les importations de blé de l’Egypte proviennent pour 30 % de l’Ukraine et pour 50 % de Russie. Environ la moitié du blé importée par l’Egypte est achetée par l’Etat pour soutenir un programme de distribution de pain subventionné dont bénéficient plus des deux tiers de la population. Le pays dispose toutefois de 3,2 millions de tonnes de réserves stratégiques qui, avec la récolte de blé égyptienne, devraient lui permettre de tenir jusqu’à la fin de l’année. Le pays s’inquiète toutefois de l’envolée des prix qui rendra la situation tendue l’hiver prochain. Rappelons que c’est l’augmentation du prix du pain qui était en partie à l’origine des des manifestations de 2011. L’Algérie est le cinquième importateur mondial de blé et possède environ six mois de réserves. Comme l’explique l’article, le pays a délaissé en 2021 le blé français pour se tourner vers le blé russe. Pour la Tunisie, 60 % des importations de blé viennent d’Ukraine et de Russie. Le pays a des réserves jusqu’en juin. Mais pour la suite la flambée des prix devrait aggraver la situation budgétaire du pays. Enfin le Maroc dépend moins de l’Ukraine et de la Russie mais a tout de même annoncé des subventions pour la farine ainsi que la suspension des droits de douane du blé.

France Inter, Agriculture, urbanisme : le Giec recommande d’accélérer les efforts pour s’adapter au changement climatique, 28/02/2022

Dans le deuxième volet de son 6e rapport, le GIEC propose des solutions pour s’adapter aux inondations, sécheresses et canicules.

En Europe, les vagues de chaleur et les sécheresses sont devenues plus fréquentes et d’autres impacts négatifs sont prévus pour les régions du sud. Le Giec a déterminé quatre risques majeurs : la hausse des températures, qui va augmenter le nombre de décès et les zones à risques d’incendie, et réduire les zones habitables, la baisse de la production agricoles, la pénurie d’eau, les inondations.

Afin d’adapter l’agriculture pour faire face au changement climatique, le Giec préconise notamment d’améliorer les systèmes d’irrigation et d’engager des changements dans les pratiques agricoles. Pour faire face aux pénuries d’eau, le groupe d’experts propose d’améliorer le stockage de l’eau : “Les agriculteurs peuvent accroître la résilience climatique de leurs entreprises en diversifiant leurs cultures et leur élevage, en plantant des arbres et des arbustes sur les champs pour l’ombrage et la fumure organique (agriculture agroécologique)”. 

Les Echos, L’agriculture française de demain à l’heure du numérique, de la robotique et des biotechs, 06/03/2022

La France compte actuellement 250 startups AgTech. La Ferme Digitale, qui en regroupe environ 80 vient de rendre un rapport sur ce secteur au ministre de l’Agriculture. L’objectif était de définir des pistes pour favoriser le développement de “la French AgriTech”. Ces startups cherchent à apporter des innovations au monde agricole et développent aussi bien des procédés de génétique pour faire naître de nouveaux plants de vigne, que du bio contrôle pour remplacer les engrais ou encore des robots pour les fermes ou l’entretien des productions.

L’autre enjeu pour ce rapport est de “faciliter l’émergence de ces jeunes entreprises, et les faire connaître aux agriculteurs”. Il va être en quelque sorte une feuille de route pour permettre à la France de conserver son avance dans ces nouvelles technologies pour l’agriculture.

Si, en l’espace de 6 ans, les startups AgTech françaises ont levé plus de 2,5 milliards d’euros, le rapport estime que l’aide du pré-amorçage et de l’amorçage est « insuffisant(e), et mal adapté(e) ». Parmi les autres enjeux mis en avant : l’adaptation des freins réglementaires ainsi que la gestion des données.

Les Échos, Comment les Français comptent faire face à l’inflation, 08/03/2022

D’après une enquête menée par Kantar Worldpanel auprès de 13.000 foyers c’est le poste alimentaire qui devrait subir les plus forts arbitrages pour lutter contre l’inflation.

Cela passera par exemple par une réduction du gaspillage alimentaire, pour 46 % des personnes interrogées. Ainsi, les consommateurs se tourneront probablement vers les produits à la DLC courte ou encore les « doggy-bags » dans les restaurants. 

Pour d’autres, cela passera par plus de « fait maison ».

Par ailleurs, 38% des personnes interrogées compte acheter des produits en promotion.

Enfin, ils sont 30% à avoir l’intention de réduire leurs dépenses au restaurant comme en livraison de repas à domicile.

Financial Times, Unilever to set new healthy food targets after investor pressure, 07/03/2022

Le groupe Unilever va publier les scores nutritionnels de son portefeuille de produits alimentaires, qui comprend les glaces Ben & Jerry’s et Magnum, la mayonnaise Hellmann’s et les bouillon cubes Knorr, en fonction de paramètres de santé externes.

L’engagement d’évaluer les performances par rapport à six mesures, parmi lesquelles la définition britannique de “riche en graisses, en sucre et en sel” et le Nutri-Score européen, intervient après que des investisseurs institutionnels aient déposé une résolution d’actionnaires sur la question.

Unilever, qui est le plus grand fabricant de glaces au monde, fixera de nouveaux objectifs d’ici octobre, et a déclaré qu’il serait le premier groupe alimentaire mondial à publier ses performances nutritionnelles de cette manière. Il évaluera les performances au niveau mondial et pour 16 marchés clés en fonction du volume des produits et des revenus.

Catherine Howarth, directrice générale de ShareAction, un groupe d’actionnaires qui a poussé Unilever à effectuer ces changements, a déclaré : “La transparence promise établit une nouvelle norme pour l’industrie. Nous espérons et attendons que d’autres suivront.”

Hanneke Faber, présidente de la division alimentaire d’Unilever, a déclaré que ces changements allaient “établir une nouvelle référence en matière de transparence nutritionnelle dans notre secteur et accélérer notre impact positif sur la santé publique”. Les objectifs actuels d’Unilever pour sa division alimentation et rafraîchissement, dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 20 milliards d’euros, comprennent le doublement du nombre de produits offrant une “nutrition positive” d’ici 2025.

Le groupe avait envisagé de vendre sa branche alimentation et rafraîchissement pour aider à financer une offre ratée de 50 milliards de livres sterling sur la division santé grand public de GlaxoSmithKline à la fin de l’année dernière. Mais après une réaction négative des actionnaires, Unilever a déclaré qu’il ne cherchait plus à réaliser des fusions et acquisitions à grande échelle

Food Dive, How Air Protein is making the journey from concept to product, 02/03/2022

Un entretien avec la fondatrice et PDG d’Air Protein, Lisa Dyson. Comme le dit bien l’article en préambule “lorsqu’on examine les possibilités futuristes de l’industrie alimentaire de demain, Air Protein se distingue”.

L’entreprise a été créée suite à des recherches menées par la NASA dans les années 1960 sur la façon de nourrir les astronautes lors de missions spatiales de longue durée. Selon ces recherches, le dioxyde de carbone pouvait être transformé en une protéine physique par un processus de fermentation exploitant des microbes communs appelés hydrogénotrophes. Lisa Dyson est titulaire d’un doctorat en physique et s’est intéressée à ces recherches. Elle a d’ailleurs expliqué cette technologie en 2016 lors d’un TedX. En 2019, elle a créé avec un collègue la première “Air Meat”, un ersatz de poulet utilisant un processus similaire, et ont co-fondé Air Protein dans la foulée.

Au cours des deux dernières années, Air Protein a cherché à perfectionner son produit et a amélioré son processus de fabrication. En 2021, la startup a bouclé une levée de fonds de 32 millions de dollars mené par ADM Ventures, Barclays et GV (anciennement Google Ventures).

En termes de produits, la startup s’est pour le moment focalisée sur des alternatives au poulet et aux fruits de mer. Selon Lisa Dyson, la “Air Meat” est non seulement neutre en carbone, mais elle a aussi bon goût. Pour y arriver, la startup a réalisé de nombreux essais et fait des centaines d’itérations et de formulations. Air Protein n’a toutefois pas encore dévoilé la date de lancement de ses produits, leur nature et les lieux où ils seront disponibles.

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