Eat’s Business #59
Dans ce nouvel épisode de Eat’s Business, la revue de presse du Business de la Bouffe, Olivier Frey et Daniel Coutinho reviennent sur les actualités food de la semaine. On parle de la disparition des foodtrucks, de la Chine qui risque de bouleverser le marché mondial du lait et de Grand Marché, nouvelle enseigne de Invivo et 2MX, qui propose une approche intéressante dans la distribution.
On parle également d’une étude autour du quick commerce, de Patagonia, une marque de vêtements engagés qui se lance dans l’alimentaire et de la hausse du prix du melon
Les Échos, Mais où sont passés les food trucks ?, 09/06/2022
Vous l’avez peut être également remarqué, on trouve de moins en moins de food trucks dans les grandes villes.
Pourtant le concept était à la mode il y a un peu moins de 10 ans avec près de 750 food trucks recensés en France selon Gira Conseil. Désormais ce nombre est estimé à environ une soixantaine par Gira Conseil (il manque à notre avis les traditionnels camions de pizza dans ce recensement). Pour le cabinet, il y a trois raisons à cette baisse : “les restaurants qui ont brandi l’argument de la concurrence déloyale, les municipalités qui ne veulent pas de camions dans les villes, et la réglementation très contraignante”.
A Paris par exemple le concept a fait pschit à cause notamment de plusieurs bâtons dans les roues. Ainsi, la redevance y est jugée trop chère, les emplacements inadaptés et les propriétaires de foodtrucks font face à des difficultés de fonctionnement comme par exemple l’obligation de venir avec leur propre groupe électrogène. La Mairie de Paris se défend en expliquant que “du fait de la concurrence de l’offre de restauration ‘classique’, qui est importante à Paris, le marché est relativement limité pour ces camions de restauration”. Dans les faits, les foodtrucks parisiens se sont rabattus sur la “banlieue francilienne, où les règles sont moins compliquées”.
Les Échos, Quand la Chine lance la révolution du lait, 15/06/2022
La Chine pourrait bien chambouler le marché mondial du lait dans les prochaines années.
En effet, l’article explique que le gouvernement chinois encourage le développement de la filière laitière nationale. Ainsi, en 3 ans, la production de lait y a augmenté 23 % pour atteindre un niveau historique de 37 millions de tonnes. La Chine est donc désormais le 5è pays producteur de lait au monde derrière l’Inde, l’Union européenne, les Etats-Unis et le Pakistan.
La Chine cherche à atteindre un taux d’autosuffisance de 70 %. Pour y arriver, le gouvernement encourage le développement de très gros élevages. Ainsi, comme l’explique, Jean-Marc Chaumet, économiste au Cniel, “les grands groupes industriels comme Mengniu , Yili, Youran et Modern Dairy investissent dans de très grosses fermes de 20 000 à 100 000 vaches”. Ces chiffres sont à comparer au troupeau moyen en France qui est de 60 vaches.
En quelques années, les groupes Yili et Mengniu sont devenus des géants du lait avec des bénéfices en forte croissance. Ils sont classés respectivement cinquième et huitième au niveau mondial en termes de chiffre d’affaires. De plus, contrairement aux autres géants laitiers mondiaux comme Lactalis ou Nestlé, Yili et Mengniu n’exportent pas.
La Chine étant le premier importateur mondial de lait, les principaux fournisseurs du marché chinois regardent l’évolution de la situation comme le lait sur le feu.
Le Figaro, Grand Marché, la botte secrète de Zouari pour créer un géant de la distribution, 13/06/2022
Focus sur le concept lancé par Moez-Alexandre Zouari pour concurrencer Grand Frais et qui inspirera les futurs Grand Marché-Frais d’Ici.
Dans ces magasins, 40 % de l’espace est dédié aux fruits et légumes30 % à la boucherie-volaille, le reste aux fromages, à la poissonnerie et à la cave. Par ailleurs, concernant le rayon épicerie, ce dernier est réservé aux petits producteurs plutôt qu’aux grandes marques. On n’y trouve pas non plus de caisses automatiques.
Les vendeurs “sont capables d’expliquer les différences entre les douze variétés de fraises” ou encore “d’aider le client à choisir un avocat en fonction du moment où il veut le déguster”. Bref, l’enseigne mise sur les produits et l’humain pour se démarquer de la guerre des prix à laquelle se livrent les acteurs de la grande distribution.
LSA, Le quick commerce ne fait pas l’unanimité auprès des Parisiens
Une étude menée par Episto auprès de 1028 Parisiens clients ou pas du quick commerce.
D’après les résultats, environ un cinquième des personnes interrogées se font se fait régulièrement livrer à domicile par les enseignes traditionnelles (Carrefour, Leclerc, Monoprix, etc.) et seulement 10% via la livraison express. Toutefois, ceux qui commandent auprès des acteurs du quick le font plus régulièrement (40% le font au moins une fois par semaine contre 22% des utilisateurs de livraisons classiques à domicile)
Au niveau des critères de choix pour sélectionner une application de livraison plutôt qu’une autre, 48% des personnes interrogées affirment privilégier la durée de la livraison annoncée, 43% le choix des produits, 41% le niveau des prix et 35% les promotions.
Parmi les raisons invoquées pour l’utilisation des services de livraison express, 57% des personnes interrogées évoquent le fait de gagner du temps dans son quotidien, 36% le fait d’éviter de se déplacer et 28% le fait de contourner les horaires d’ouverture des magasins.
Parmi les principales raisons évoquées par ceux qui n’utilisent pas le quick commerce : 56% déclarent préférer choisir les produits en magasin, 35% ne voient pas l’utilité de ces services et 35% estiment qu’ils ne sont pas en accord avec leurs valeurs.
Eater, Why Did Patagonia Get Into the Grocery Game?, 15/06/2022
Vous connaissez sûrement la marque de vêtements Patagonia. Mais connaissiez-vous sa déclinaison dans l’alimentaire? Bien qu’elles ne soient pas aussi répandues que les polaires et les shorts de la marque, les boîtes de conserve de maquereaux fumés, de mangues séchées et de crackers produits sous le nom de Patagonia Provisions ont également commencé à apparaître dans les rayons des épiceries américains. Bien qu’elle ait été lancée il y a dix ans, Patagonia Provisions a su tirer parti de la popularité du matériel de randonnée auprès du grand public pour développer une branche de l’entreprise axée sur la durabilité dans nos cuisines.
Ainsi, dans l’esprit de la mission de Patagonia, qui consiste à “utiliser le business pour protéger la nature”, la division Provisions a été initialement lancée comme un moyen de distribuer des conserves de poisson issu de l’élevage durable, de la viande séchée de bison et des en-cas de camping à son public d’amateurs de plein air. Mais l’entreprise s’est rapidement transformée en quelque chose de beaucoup plus grand et de plus ambitieux, en établissant des certifications officielles pour l’agriculture biologique régénérative et en collaborant avec des organisations à but non lucratif pour aider les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Provisions vend aujourd’hui 46 produits dont la gamme est aussi large que du chili aux haricots rouges, des aliments biodynamiques pour bébés et du saké.
Le Figaro, Pourquoi le melon est-il si cher actuellement?, 11/06/2022
Comment expliquer que des melons soient vendus plus de 7 euros dans certains supermarchés?
Première explication d’une productrice : tout a augmenté, “du gasoil aux produits phytosanitaires” en passant par le plastique pour le conditionnement.
Seconde explication : la météo. Alors que la France a connu un déficit hydrique depuis le début de l’année, l’Espagne a par contre reçu beaucoup d’eau. Ainsi, alors que d’ordinaire “les melons espagnols arrivent aux alentours du 15 mai”, cette année ‘ils sont apparus seulement à partir de début juin”, soit ‘en même temps que les premiers melons produits dans le sud de la France”.
Selon les experts, l’entrée en concurrence des productions française et espagnole d’ici la fin du mois va faire baisser les prix.